L’épidémie de COVID19 frappe toute l’Europe. Si les différents États du continent réagissent de manière différente, les mesures prises en France et en Belgique apparaissent comparables : fermeture des écoles et des commerces non essentiels et confinement. Pourtant, tant la réponse donnée à la crise par les gouvernements des deux pays que les réactions de la population diffèrent fondamentalement. Il est d’autant plus intéressant de les analyser qu’elles sont révélatrices des différences de cultures entre les deux pays.
Un Français qui arrive en Belgique ou au Québec commet toujours la même erreur : croire que, parce qu’il arrive dans un pays francophone, celui-ci fonctionne plus ou moins comme la France. Au Québec, l’illusion tombe assez vite. Mais en Belgique francophone, elle persiste d’autant plus que les références culturelles (télévision, cinéma, star-system) sont très semblables. Au surplus, les Belges francophones eux-mêmes ont parfois du mal à voir en quoi ils diffèrent de leurs voisins du sud. Les différences sont pourtant fondamentales, en particulier lorsque l’on touche à la manière de travailler ou à la prise de décisions. À une société française verticale où le pouvoir s’impose du sommet, s’oppose une société belge où la recherche du consensus est la norme. La politique fonctionne également de manière inversée. Dans la France centralisée, Une et indivisible, de futurs députés formés dans les grandes écoles parisiennes sont parachutés en « province ». En Belgique, un député a d’abord fait ses preuves au niveau local (conseiller communal puis échevin et bourgmestre). On est dans un schéma classique : top-down versus bottom-up.
La gestion de la crise du coronavirus est de ce point de vue fascinante et révélatrice. Tout commence ce fatidique jeudi 12 mars qui nous a fait entrer dans un autre monde. Ce jour-là l’Élysée annonce une allocution présidentielle pour 20h. Les gouvernements belges (État fédéral et entités fédérées) prévoient quant à eux une conférence de presse pour 18h30. Mais celle-ci n’aura pas lieu avant 22H30. La cause ? Une difficulté à s’accorder sur l’opportunité de fermer les écoles. Dans un schéma on ne peut plus classique, la question oppose Flamands et Francophones. On aboutit à un compromis à la Belge typique : les crèches restent ouvertes, alors que dans les écoles les cours sont suspendus sans que les établissements soient officiellement fermés. Un accueil est organisé pour les enfants de personnels soignants et des personnes travaillant dans le domaine de la sécurité. Jan Jambon ajoute que ce sera aussi le cas pour les enfants dont les deux parents travaillent. Le contraste avec la communication française unitaire est évident.
Le pouvoir français en décalage, en retard et en contradiction
Mais côté français, les choses se dégradent très vite par la suite, tant en termes de communication que de situation sur le terrain. D’abord parce que les mesures prises par la France ce jeudi 12 mars étaient en deçà de celles décidées en Belgique. Les bars et les restaurants restent notamment ouverts. Étrange idée que de considérer ces établissements, où la promiscuité est patente, doivent être prioritaires par rapport à l’éducation. En particulier lorsque l’on sait que le Coronavirus affecte peu, voire pas du tout, les enfants. Surtout, le comportement des Français n’évolue que très peu. Cela conduit le Premier ministre Édouard Philippe à annoncer une série de mesures bien plus dures dès le samedi soir. Dans une nouvelle allocution le lundi, Emmanuel Macron annoncera le confinement. Le pouvoir exécutif français a donc annoncé de nouvelles mesures tous les deux jours, donnant l’impression de courir après la crise dans une sorte de football panique. L’alternance Macron-Philippe, dans des allocutions toujours solitaires, fait germer l’idée d’une divergence au sommet de l’État. Mais ce n’est pas le pire.
Le fiasco des élections municipales
Décider le jeudi soir de maintenir les élections municipales prévues le dimanche était déjà hautement critiquable. Mais les confirmer alors que la veille le Premier ministre tentait de faire comprendre la gravité de la situation et de convaincre d’éviter tout rassemblement relevait de l’absurde le plus total. Comment le message d’Édouard Philippe pouvait-il convaincre alors que ces élections étaient maintenues ? Résultat : une élection faussée (participation très faible), des Français mis en danger, et, surtout, un échec du message. Si l’on insiste beaucoup sur la communication, c’est qu’elle est primordiale dans une crise comme celle-ci. Si la population n’adhère pas, les mesures gouvernementales perdent une bonne partie de leur efficacité. Et c’est précisément ce qui s’est passé en France. En effet, comment convaincre qu’il est essentiel de rester chez soi alors que l’on demande aux gens d’aller voter ? Dans une crise pareille le « en même temps » n’a pas sa place et ne peut que brouiller le message.
Ces premiers développements nous livrent déjà une leçon : en Belgique les décisions mettent plus de temps à être prises, culture du consensus oblige. Mais lorsqu’elles le sont, elles sont parfois meilleures (car plus réfléchies) et surtout moins susceptibles d’être remises en cause. En France les décisions se prennent rapidement car, pour caricaturer, il n’y a qu’une seule personne à convaincre (Président de la République, Premier ministre ou ministre selon les cas). Mais celle-ci peut être remise en cause dès que la personne en question change d’avis (cas rare) ou est remplacée. On ainsi vu des Présidents passer une bonne partie de leur mandat à tenter de défaire ce qu’avait fait le camp d’en face auparavant (ex. : le détricotage les 35 heures par les gouvernements de droite).
La polémique autour des élections communales a surtout révélé la désunion politique en France, face à une crise du coronavirus potentiellement fédératrice. Il est en effet apparu que c’est la droite (Christian Jacob, Gérard Larcher) qui a fait pression sur Emmanuel Macron pour qu’il n’annule pas le premier tour des municipales. À la veille de l’élection, une série de présidents de régions appellent sans succès à son report, ajoutant encore à la confusion.
« Union nationale » et Wilmesmania
De ce point de vue, le contraste avec la situation belge est saisissant. Devant la gravité de la situation, on a assisté à une sorte d’union sacrée autour de la Première ministre Sophie Wilmès. Alors certes, les calculs politiciens des différents partis n’étaient pas absents. Mais au moins ceux-ci sont-ils restés à leur place : en coulisse et sans gêner l’action collective. Surtout, la Première ministre Sophie Wilmès a pris une toute autre dimension depuis ce fameux jeudi 12 mars. Rappelons que cette femme politique était, il y a six ans encore, simple échevine de la commune de Rhode-Saint-Genèse. Après une ascension fulgurante (députée en 2014, ministre en 2015), elle est arrivée au poste de Première ministre par un heureux concours de circonstances : le départ au niveau européen des deux ténors libéraux francophones Charles Michel et Didier Reynders.
Mais ce soir-là elle est apparue calme, souveraine et dotée d’une autorité naturelle. Depuis, elle plane au-dessus d’une classe politique belge globalement très impopulaire. Alors qu’il fut un temps question de changer de Premier ministre à l’occasion de la mise en place d’un nouveau gouvernement, les réseaux sociaux ont vu fleurir le hashtag #keepsophie. Car oui, le coronavirus est si puissant qu’il a eu comme effet secondaire la constitution d’un gouvernement de plein exercice en Belgique, après plus de 9 mois de blocage quasi total. Il est certes limité dans le temps (6 mois) et la N-VA a finalement décidé de ne pas le soutenir. Mais vu d’où l’on partait, ce gouvernement a tout d’une résurrection pour la Belgique politique. Surtout, dans ce pays où les entités fédérées ont des pouvoirs importants, tous se rangent derrière l’autorité du nouveau gouvernement fédéral. Une unité à laquelle Angela Merkel ne peut que rêver, elle qui ne parvient pas à convaincre les différents Länder allemands de mener une politique homogène de lutte contre le coronavirus.
Mais revenons à la communication. Au lieu de rajouter des mesures de restrictions toutes les 48 heures, le gouvernement belge a martelé le même message : ne sortez que si c’est nécessaire. Cette démarche pédagogique s’est concentrée sur les jeunes dont on s’est aperçu qu’ils suivaient moins les consignes. La Première ministre a ainsi réalisé un message spécifique destiné à être diffusé sur les réseaux sociaux. Le lendemain, le roi a fait une courte allocution à la nation pour répéter le même message, avec une adresse particulière aux jeunes. Mais c’est le lendemain, mardi soir, lorsque le confinement a été décrété, que le contraste de communication avec la France a été le plus flagrant. Alors que la veille Emmanuel Macron a répété six fois que « nous sommes en guerre » (mais sans jamais prononcer le mot confinement), Sophie Wilmès a été dans l’explication, le parler-vrai et l’empathie. Pour les Français qui nous lisent et les Belges qui ne l’auraient pas vue, il faut regarder ces images pour vérifier à quel point Sophie Wilmès apparaît à la fois sincère et naturelle, tout en étant compétente. Tout l’inverse d’un Emmanuel Macron qui, mettant trop d’emphase, a donné l’impression de surjouer.
Sur le fond, Sophie Wilmès ne s’est pas contentée d’annoncer et justifier des interdictions, elle a aussi donné des injonctions positives. Ainsi la Première ministre précise que le sport pratiqué individuellement est autorisé et elle précise « c’est même conseillé ». Son allocution se termine d’ailleurs par un autre conseil :
« Vérifiez que vos proches se portent bien, la technologie nous le permet en 2020 (…) C’est essentiel dans ces moments de difficulté que cette distanciation sociale ne soit pas synonyme de coupure sociale, mais seulement d’éloignement physique, de manière temporaire, même si je sais que c’est très difficile. Prenez soin de vous, prenez soin des autres. »
Sophie Wilmès n’énonce donc pas seulement ce que l’on ne peut plus faire, elle guide l’action vers ce que l’on peut et doit faire. Essentiel pour que les citoyens puissent s’approprier la démarche par des actes concrets. Plus précisément la dernière phrase (« Prenez soin de vous, prenez soin des autres ») me semble parfaite pour la crise que nous traversons. Elle nous dit d’abord que la sortie de cette crise dépend de nous et de notre capacité à agir de manière responsable et sûre. La puissance publique édicte des normes de comportements, mais c’est à nous de prendre la responsabilité de les respecter. Surtout, elle indique que « prendre soin de nous » et « prendre soin des autres » n’est pas dissociable. En effet, tout comportement ne respectant pas la distance nécessaire est dangereux autant pour nous (être contaminé) que pour les autres (si on l’est déjà). Une spécificité de la crise actuelle qui met à mal notre conception occidentale de l’individu.
Les réactions de la population
Si les discours des politiques divergent entre France et Belgique, il en est de même pour le comportement des deux peuples face à cette crise inédite. Au début de celle-ci, certains Français ont eu une attitude qui a oscillé entre ne pas tenir compte des demandes de restrictions (Paris, le dimanche 15 mars) et une panique égoïste consistant à contourner les mesures. Dans cette dernière catégorie, on rangera les départs massifs de Parisiens à la campagne. Après s’être consciencieusement agglutinés dans les bars, les restaurants et les parcs durant le week-end, on partait joyeusement contaminer la province. On a tous ici en tête ces interviews surréalistes de Français expliquant leur attitude et tentant même de la justifier. Sur son blog, Olivier Duhamel a fait une belle recension de ces « salauds » d’un nouveau genre. Le raisonnement de ces personnes est le suivant : tant que l’État ne l’a pas (ou pas encore) interdit, je peux le faire. Ou lorsque la référence constante au pouvoir public et au droit tue tout raisonnement éthique.
Au même moment, la situation était fort différente en Belgique. Il y a bien eu les « lockdown party » au lendemain de l’annonce des fermetures de bars et restaurant, soit juste avant la mise en œuvre de la mesure. Mais cette attitude a été dûment et unanimement dénoncée. Dès le samedi 14 mars, Bruxelles était, dans les faits, une ville morte. Par la suite les écarts de conduite étaient suffisamment rares pour être rapportés et pointés du doigt. Alors bien sûr, il y a eu aussi en Belgique des comportements inadaptés et dangereux pour soi et pour les autres. Samedi dernier, on a ainsi dû fermer le parc du château de la Hulpe devant un afflux de visiteur. Ici, les Bruxelois ont remplacé les Parisiens. Mais avec deux différences de taille. D’abord il s’agissait juste d’une excursion d’un jour et non d’une transhumance. Plus fondamental : le parc en question a été fermé en réaction. En France, les trains bondés sont bien partis de Paris et, à notre connaissance, les Parisiens débarqués à Belle-Île-en-Mer profitent toujours de leur villégiature. Mais il y a une différence plus essentielle : en Belgique il ne viendrait à l’idée de personne d’afficher crânement face caméra sa bêtise et son incivisme comme ce fut le cas en France.
On touche ici à une autre différence fondamentale entre les deux peuples : le rapport au consensus et aux comportements déviants. Dans une société du consensus comme la Belgique, respecter la norme sociale est valorisé. Il en résulte parfois un certain conformisme théoriquement tout à fait critiquable. Mais on admettra que, dans la situation dans laquelle nous sommes, c’est incontestablement un atout. Pour reprendre la métaphore militaire, l’indiscipline n’est pas de mise en situation de guerre. À l’inverse, une bonne partie des Français recherchent l’anticonformisme pour lui-même ou, plus précisément, pour la beauté de la posture. Plus généralement, l’esprit de contradiction est une seconde nature et considéré comme un élément indispensable à tout débat. Cet esprit de contradiction fait qu’obéir aux injonctions ne se fait pas de soi-même. Il faut convaincre à chaque fois du bien-fondé de la mesure.
Pour une communication de crise, la barre est donc mise bien plus haut en France. Au début de celle que nous connaissons, il semble assez évident que la communication officielle française n’a pas été à la hauteur. Revenons sur la question des élections municipales. Après la valse hésitation du premier tour, on est aujourd’hui dans l’excès inverse puisqu’il a été interdit aux nouveaux conseils communaux de se réunir pour désigner les nouveaux collèges de maires et d’adjoint. Alors que l’on pouvait appeler des millions de Français aux urnes le 15 mars, il est impossible le 22 mars qu’une ou deux dizaines de conseillers élus puissent se réunir afin que la démocratie locale suive son cours. Comprenne qui pourra.
On s’en voudrait également de ne pas mentionner ce formulaire obligatoire grâce auquel les Français peuvent s’auto-autoriser à sortir. On se demande dans quel cerveau d’énarque au bord du burnout a pu germer une telle idée. Ce dont on est sûr en revanche, c’est qu’on ne retrouvera quelque chose d’approchant dans aucun autre pays que la France.
Dépassé par les réactions de certains Français aux premières mesures, la réaction du pouvoir consista à en prendre d’autres, de plus en plus restrictives. Au moment d’écrire ces lignes, nous en sommes au couvre-feu dans certaines villes françaises. En résulte une politique largement marquée par la contrainte et la répression. Le couple Macron/Philippe a donné l’impression d’instituteurs qui, face à des élèves indisciplinés, ne saurait plus quelles sanctions adopter.
En Belgique, transparence maximale
Autre caractéristique de la communication de crise belge : une transparence poussée à l’extrême, probablement la plus complète en Europe. Tous les matins à 11h, le Centre national de crise expose la situation du jour et fourni des chiffres précis : nouveaux cas détectés, nombre de personnes hospitalisées, de celles en soins intensifs et de celle sous assistance respiratoire. Sans oublier le nombre de décès et les personnes sorties de l’hôpital. Depuis ce samedi, on connaît officiellement les chiffres du nombre de lits disponibles en soins intensifs et du nombre de respirateur. Il était même précisé que les capacités du pays sont actuellement occupées à un tiers de ce point de vue. De quoi rendre les spécialistes relativement optimistes, surtout que les hôpitaux s’organisent constamment pour augmenter ces capacités. En période de crise, l’exposition froide des faits par des experts (et non des politiques) a toujours le don de rassurer. On avait pu le mesurer en France avec les conférences de presse de François Molins au moment des attentats de 2015 et 2016. Surtout, ces chiffres donnés au quotidien permettent aussi de marteler le message : rester chez vous, jouez le jeu, et on espère que demain les chiffres seront meilleurs grâce à vous.
Autonomie, anticipation et proactivité
L’une des grandes différences de la Belgique par apport à la France est aussi le caractère très diffus du pouvoir et l’autonomie de différents acteurs. C’est bien sûr le fait du fédéralisme belge. Mais aussi le cas pour toute une série d’institutions de la société civile comme les universités ou les hôpitaux (qui en dépendent d’ailleurs partiellement). En temps de crise, une telle autonomie peut être un désavantage du fait d’un manque de coordination. Mais en l’occurrence, cette culture de l’autonomie conduit ces acteurs à agir d’eux-mêmes sans forcément attendre de directives gouvernementales. Ainsi, avant que le gouvernement fédéral ne décide de fermer écoles et universités, les universités francophones avaient pris les devants en décidant que tous les cours seraient donnés à distance jusqu’aux vacances de Pâques. Quelques jours avant, l’UCLouvain avait décidé d’interdire toutes les soirées et rassemblements étudiants après que quelques cas aient été confirmés sur son campus. Cette semaine, les universités ont décidé – sans attendre l’avis d’aucun ministre – que, quoi qu’il arrive, tous les cours seraient donnés à distance d’ici la fin de l’année académique. Concernant les hôpitaux, il semble bien que le nombre de lits disponible important (l’un des taux les plus élevés d’Europe lien) soit lié à leur statut relativement autonome.
Cette culture proactive se retrouve aussi dans des groupes informels et auto-organisés. Dès l’annonce de la fermeture des écoles, des parents d’élèves se sont eux-mêmes regroupés pour garder à tour de rôle leurs enfants à domicile. Le but est de permettre aux enfants de continuer à voir certains de leurs camarades, et aux parents qui le doivent de télétravailler dans de bonnes conditions. En France le problème a été réglé par une mesure on ne peut plus étatiste : l’un des deux parents peut se mettre en arrêt maladie pour garder les enfants. Bref, quand en France l’État résout le problème, le Belge – qui n’attend rien ou si peu de l’État – « tire son plan » en s’associant avec ses semblables. Les entreprises belges ne sont pas en reste. Plusieurs jours avant les premières mesures gouvernementales, la banque Belfius avait décidé de passer massivement au télétravail en alternance. Depuis, des plateformes de startups et de PME s’organisent aussi pour combattre l’épidémie et ses conséquences économiques. En France, on entend surtout de LVMH, même si d’autres entreprises sont très actives. Même dans le privé, on est encore dans une logique bottom up et auto-organisation belge versus top down français.
Dernier exemple, on a vu depuis quelques jours à Bruxelles fleurir des panneaux d’information pour offrir de l’aide aux personnes incapables de faire leurs courses. Fait intéressant, ils sont à l’initiative de communes ou d’associations qui ont agi ici de manière spontanée.
Toutes ces initiatives plus ou moins indépendantes constituent autant d’illustration du caractère horizontal de la société belge. On agit de son propre chef, sans attendre d’instructions du pouvoir ou du niveau supérieur. Mais il n’empêche que durant cette crise le leadership du fédéral et de Sophie Wilmès s’est affirmé et est largement suivi. Le dernier exemple donné constitue une parfaite illustration du « prenez soin de vous, prenez soin des autres » prononcé par Sophie Wilmès. La preuve que l’on peut avoir un pouvoir immense simplement par des mots et des conseils, et pas seulement en produisant des actes légaux d’interdiction. Mais pour cela, il faut avoir réussi sa communication.
Mise à jour :
Probablement conscient des lacunes de communication initiales, le gouvernement français a organisé une grande conférence de presse le samedi 28 mars. Édouard Philippe y est apparu pédagogue et déterminé. Le fait qu’il soit entouré du ministre de la santé et de divers experts a renforcé cette impression. L’objectif était aussi de donner une impression de transparence en exposant la situation très concrètement. Cette volonté de transparence et le recours aux experts rapproche l’exercice de la communication observée jusqu’alors en Belgique. En outre, la discordance entre les deux têtes de l’exécutif semble avoir disparue tant le Premier ministre a, pour l’instant du moins, pris l’ascendant sur le Président dans la communication de crise. Voir à ce sujet l’excellent article de Richard Werly dans Le Temps.
Belle analyse, qui, en outre, nous rend fier de notre pays et de notre Première ministre !
Tout est très bien dit Vincent, une indiscipline Gauloise notoire un gouvernement aux abois dans sa communication et ses décisions aléatoires….l’avenir nous dira qui sera sanctionné pour négligences et non assistance à son pays menacé à moins que les torts soient rejetés sur le peuple de France qui n’écoute jamais ce qu’il n’a pas envie d’entendre .Tient ,d’ailleurs, reste t’il suffisamment de masques FFP2 et de gants en Belgique, parce que ne comptez pas sur nous…A plus !!!!
Merci Philou pour ton commentaire. Concernant les masques, la Belgique a à peu près le même problème que la France. Par contre il n’est pas exclu que les hôpitaux belges accueillent des malades français dans quelques semaines. Portez-vous bien !
Félicitations, cher Vincent, pour ce nouveau lieu de débats. ..
Une autre façon de ne pas déposer les armes face à la pandémie est de nous amener à nous remuer les méninges positivement. .. Comme on dit dans le sud du pays, résistes et mords, à l instar des Chasseurs ardennais et nos amis gantois répliqueront par un sonore « nie pleuje »…
Oui à la Belgique donc encore un plus fédérale … et respectueuse des compatriotes de l autre côté de la « frontière de betteraves « , la linguistique . Stop aux mesquineries politicardes qui n épargnent helas pas nos trop vite autoproclamés hommes d Etat. Jean Gol se fourvoya en présentant les journalistes comme des nains, il se montra trop gentil pour ses camarades de boulot…
Sorry mais quand on écoute encore certaines interviews de ces décideurs toujours aussi partisans, on fout aussi ce merveilleux pays en l air.
On est loin de la solidarité essentielle pour nous tirer d affaire. Reprenez-vous… Il est moins une.
Cher Christian,
Merci pour ton commentaire ! Quant aux disputes politiciennes dont tu parles, c’est effectivement à pleurer. On a eu l’espoir que cela s’arrête durant la crise sans précédent que nous connaissons mais l’illusion n’aura duré que quelques jours. D’ailleurs la popularité de Sophie Wilmès ne me semble pas sans rapport avec le ras-le-bol devant ce triste spectacle. Cela fera surement l’objet d’un futur billet.
Bien vu, Vincent.
De manière un peu paradoxale, le centralisme bureaucratique à la française constitue plutôt un inconvénient qu’un atout pour avancer vite et efficacement dans ce type de crises.
Bonne chance pour ton blog,
Christian
Bien vu ton article. Je pense que nos dirigeants français font preuve d’amateurisme et manquent d’expérience comme un chef d’entreprise qui doit anticiper et vite réagir face à un problème que l’on peut parfois prévoir.
Je pense depuis 20 ans que nous avons trop de politiques et hauts fonctionnaires inutiles qu’Il faut payer au détriment de service public comme la santé, l’éducation, la police etc… mais comment voulez vous être élu quand on est chef d’entreprise……
Comment va t’on sortir de cette crise ?
J’ai peur qu’il faudra beaucoup de temps pour revenir comme avant….
Bonne santé! Prenez soin de vous et au plaisir de vous revoir
Papa